OULAN-BATOR 4 octobre 2005
Legende des photos:
1 - etudiant de morin khuur dans les couloirs de la faculte de musique de O.-B.
2 - sur le sommet de la montagne surplombant le monastere de Manzushir Khiid
3 - monastere de Gandan Khiid a Oulan-bator
4 - plateau entre Zunnmod et les ruines de Manzushir Khiid
5 - Performance calligraphique en musique au Stupa Cafe
6 - Deux lamas discuttent dans la cour du monastere de Gandan
A peine debarques sur le quai de la gare d'Oulan-Bator, plusieurs personnes nous sautent dessus, tachant de nous persuader des maints attraits de leur Guesthouse. La page du transsiberien tournee, nous quittons donc la gare avec une collection de petits papiers, et entamons calmement nos visites a travers la ville, avant d'opter finalement pour une chambre marchandee a 10 dollars en plein centre-ville. Les premieres impressions de la ville correspondent a peu de choses pres a l'idee que nous nous en faisions: Oulan-Bator peine a masquer son passe a l'influence communiste. Cependant ici et la, un billard sur le trottoir, un lama (moine boudhiste) que nous croisons en chemin, une vieille dame en costume traditionnel contribuent a donner un charme particulier a cette capitale d'Asie.
Nous avons tres vite la chance de pouvoir beneficier de l'aide de Gana, une etudiante de 20 ans qui avait laisse une petite annonce sur le tableau du "Stupa Cafe", desireuse de rencontrer des jeunes francais. Nous lui faisons part de notre projet lors de notre premiere entrevue: rencontrer des musiciens traditionnels mongols. Elle propose alors gentiment de nous emmener au magasin d'instruments, puis a la faculte de musique le lendemain matin. Grace a son aide de traductrice et le temps qu'elle nous consacre, les choses progressent vite: le contact s'etablit avec les professeurs et etudiants de la classe de flute qui nous donnent rendez-vous pour un atelier en commun, alors que parallelement nous commencons a localiser une region de Mongolie ou vivent une dizaine d'ethnies differentes. Nos recherches se centrent notamment sur le cuur (tsour), une flute droite a trois trous jouee par les bergers de la region de Khovd a l'ouest du pays. Cet instrument est directement connecte au chant diphonique puisqu'il associe dans sa pratique un bourdon vocal et la partie melodique instrumentale. Nous retournons regulierement a ce cafe du premier jour, le Stupa, qui depend d'un centre boudhiste, et dans lequel regne une atmosphere harmonieuse et appaisante. En plus des delicieux gateaux proposes, nous essayons de nous accoutumer au the mongol: un melange sale d'eau chaude et de lait (de chamelle ou de yak?), le the etant vraisemblablement a l'etat de traces...
La date du depart pour l'aimag (region) de Khovd etant decidee, il nous reste quelques jours pour nous y preparer (provisions, tente et boussole, petits cadeaux a offrir a nos hotes nomades et surtout vetements chauds), et visiter les quelques monasteres accessibles dans ou aux alentours de la capitale. A part le grand monastere de Gandantegchinlen Khiid (Appelez-le "Gandan"...), la plupart des monasteres ont ete detruits pendant les "purges" des annees 30 menees par le regime communiste (plus de 17000 moines executes). Nous nous rendons l'avant-veille de notre depart a Manzushir Khiid, un monastere en ruine a 50 km au sud de Oulan-Bator. Un bus nous conduit a Zuunmod, de la, reste une petite dizaine de kilometres pour atteindre le site, traversant un large plateau, quelques troupeaux, et les montagnes qui nous entourent (photo 4).
La veille de notre depart, nous assistons a un concert au Stupa Cafe (photo 5): un immense mongol grand-guignolesque en costume traditionnel passe du pinceau (performancecalligraphique) a l'archet de son violon, sans oublier les crins de cheval du morin khuur, l'instrument traditionnel mongol par excellence, une viele a tete de cheval. Il joue la plupart du temps en play-back par-dessus un CD en prenant un air profondement inspire! Nous proposons aux gerantes du Stupa d'y donner un concert a notre retour: ladate du 27 octobre est retenue, quelques heures avant notre vol pour le japon! Le dimanche precedant notre depart, nous avons la chance d'avoir un bel echange avec les etudiants du conservatoire qui s'exercent dans les couloirs (photo 1). Apres un temps necessaire pour s'aprivoiser mutuellement, et sans pouvoir echanger aucun mot, ils offrent un beau morceau a l'objectif de notre camera, et la possibilite de leur jouer en retour plusieurs pieces de notre repertoire ambulant! Nous verifions une fois de plus la chance de pouvoir utiliser la musique comme outil de communication, plus precieux que notre passeport ou le plus complet des phrase-book!
Raphael.
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