01 juin, 2006

LE MACHU PICCHU - 23 mai 2006

Si "Paris vaut bien une messe", le Machu Picchu vaut au moins un texte! Ultime étape de notre trek dans les montagnes andines environnant le Salkantay, le Machu Picchu est le point de convergence d'un certain nombre de routes touristiques de tous genres, qu'elles passent par la montagne sacrée du Salkantay, les anciennes voies incas, ou par la ligne de chemin de fer touristique et les chaînes d'hotels chics de Cusco. Pour tout voyageur qui décide de se rendre au Pérou, le Machu Picchu est incontournable. C'est d'ailleurs le site le plus visité d'Amérique latine.

Le dernier jour de notre trek, nous quittons donc à 5H00 le village d'Agua Calientes, au pied du piton, pour une marche éprouvante d'une heure et demie, à gravir les hautes marches de pierres qui mènent au site inca, perché au sommet du Machu Picchu à 2400 mètres.

C'est l'aube, l'heure où blanchit la montagne. Les masses rocheuses avoisinantes se détachent de la nuit et apparaissent comme d'immenses vaisseaux fantômes qui emmergent d'un océan de brumes, offrant un spectacle saisissant.


Quelques vieilles pierres et les premières ruines annoncent l'arrivée sur le site. Les brumes semblent le protéger pour quelques heures encore, conférant au lieu tout son mystère, entre ciel et terre. Premier apercu...

Après les explications de notre guide, le mystère demeure entier (d'autant plus, aurais-je envie d'ajouter) sur ce site et la fonction qu'il occupait avant les invasions espagnoles. On a tout lu et tout entendu, du monastère dédié aux vierges du soleil (sur la centaine de squelettes retrouvés sur le site, seuls 13 étaient des squelettes d'hommes), à la cité-refuge de l'Inca, en passant par l'université pour les élites du royaume... Qu'importe, nous déambulons entre ces ruines, au fur et à mesure que le soleil, autorisé à pointer son rayon, nous révèle chacune d'entre elles.

Guide silencieux sorti de nulle part, comme déposé par les brumes, un lama fait irruption dans le décor. Son regard sombre et impérieux nous porte a croire que ces camélidés sont peut-etre les véritables maîtres des lieux.


Toutes sortes d'interprétations mystiques sont lancées au sujet de cette ville perchée, et de la forme qu'elle prend, selon qu'on la regarde de tel ou tel sommet: condor, puma ou serpent, les trois animaux utilisés par les incas pour symboliser trois états fondamentaux ou trois étapes de la vie: le divin et le ciel, l'humain et le terrestre, et la mort, enfin. Pour vérifier cela, nous entrepenons l'ascension des pentes vertigineuses du Huayna Picchu, sommet surplombant et offrant une vue imprenable sur le site inca du Machu Picchu.

Avant de quitter les lieux, nous leurs jetons un dernier regard. Si les brumes se sont dissipées, le Machu Picchu garde avec lui tout le secret d'un lieu chargé d'histoire et de mystères sacrés.

Raphaël.