13 mai, 2006

LA PAZ - début du séjour...

La Paz est une ville impressionante. Insaisissable et indomptable, elle nous coupe le souffle à chaque coin de rue. Ses ruelles escarpées se grimpent les unes sur les autres, offrant ça et là, le temps d'un coup d'oeil, un dégagement vertigineux sur un pan de montagne, où les maisons et immeubles semblent réquisitioner le moindre lopin de terre pour composer cette immense mosaïque de brique et de broque.

Les femmes portent des chapeaux-melons sortis d'on ne sait quelle époque de notre vieille Europe. De leur côté, les hommes plus discrets, observent le spectacle de la rue derrière leurs lunettes sombres. Les magasins étendent sur le pavé lissé leurs tissus colorés et leurs pulls en laine d'alpaca ou de lama. Les cafés, thés ou matés de coca soulagent ici-haut les quelques maux liés à l'altitude: souffle court et mal de tête.

L'atterissage dans notre hôtel nous fait l'effet d'un coussin amortisseur. Calme et confort: notre suite au Ritz nous offre la possibilité de vivre une petite vie de famille recomposée. Espace et volupté. Bains à volonté. Appartements de ces dames, et chambre de ces messieurs. La salle à manger décorée donne le ton et nous sert de salle de répétition.

Piano-languette et violoncelle, les pipeaux en partielles. Transcriptions, diapasons, partitions. Reprises et réunions. Les repas en bas. Les petits déj. en pyj. Entre deux temps et trois mouvements d'une sonate bolivienne, les sofas du salon nous servent à nous relaxer. Détente et reprise d'haleine...

Mais bientôt le galop du naturel reprend de plus bel, et l'appartement familial ordonné se transforment en coloc délurée ou les frippes frappent l'espace traversé. A la vue de ces haillons colorés, les femmes de ménage, dans leurs régulières apparitions, repartent de nos pénates de plus en plus penaudes.

Horreur... Il est bientôt temps de plier bagages. Ou d'en racheter une supplémentaire pour les plus dépensiers...

Le premier concert se passe dans la -trop grande- salle glaciale du Centro Sinfonico. Les breuvages chauds que l'on nous donne avant de jouer parviennent tout juste à nous réchauffer, et quelques minutes avant de rentrer sur scène, Laura dort à points fermés, allongée de tout son long contre un radiateur...Une première page se tourne. Nous nous tournons à nouveau vers les hauteurs et l'aéroport, avec en perspective le festival "Misiones de Chiquitos", et les retrouvailles avec mes parents qui nous attendent à l'aéroport de Santa-Cruz. Quelques dizaines de minutes de vol et autant de sueurs froides nous font survoler -raser...- les plus hauts glaciers, des montagnes désertiques, puis les plaines boisées de l'Amazonie. Nous voilà arrivés à bon port: Santa-cruz de la sierra!