13 mai, 2006






PASSAGE À LA TÉLÉ BOLIVIENNE - avril 2006

Nous sommes le pire cauchemard des journalistes...C'est bien connu!!!
Depuis que nous avons entamé une carrière extra-européenne (asie-amérique latine), nous avons fait tourner en bourique plus d´un journaliste à cause de nos fous rires chroniques!

Laura et moi, ne sommes décidement pas faites pour le milieu de la communication: nos langues fourchent, les siècles se mélangent, les trous de mémoire déferlent et la dislexie nous prend par surprise, le tout se terminant gutture ouverte en gloussements, laissant le pauvre journaliste à son triste sort, complètement impuissant!
BREF UN DESASTRE!
Afin de remédier à ce handicap très gênant, mettant un frein à l'expansion de notre carrière internationale, nous avons décidé de nommer Raphaël "responsable des relations publiques et de la communication" au sein de notre ensemble. Nous nous concentrerions davantage sur l'aspect esthétique, artistique et musical.

Alors que notre ensemble avait retrouvé plus de sérenité en son sein et davantage de crédit auprès des médias, un nouveau "hic"d'une importance capitale ébranla cependant sa nouvelle harmonie: notre responsable de la communication contracta un bouton d'herpès géant sur la commissure de la lèvre droite (la photo parle d'elle-même...) quelques jours à peine avant son interview avec la chaine nationale la plus importante de la télévision bolivienne.
CATASTROPHE!
Son humeur s´assombrit pour ne pas dire qu´il devint complètement insupportable. Il se renferma sur lui-même en feignant de vouloir laisser tomber ses responsabilités...

Que nenni! Nous avons agluttiné toutes les crèmes et onguants que nous pouvions trouver dans nos alentours sur la croute grandissante: bains moussants du Ritz, dentifrice, beurre de cacao, crème contre les gersures, margarine, pâte de mais, spray anti-moustique en espèrant une amélioration...
MAIS RIEN! NADA!
Les jours passent et les spasmes nous prennent déja au ventre (Laura et moi). Rien que de nous imaginer en face à face sur un plateau en "carton pâte", devant un présentateur gominé qui s´apellerait ¨Gonzalez¨.
CE NE SERA TOUT SIMPLEMENT PAS POSSIBLE DE GARDER NOTRE CALME!
L´heure est pourtant venue de nous rendre au lieu dit. Nous avons réussi à traîner Raphaël hors du Ritz, même si celui-ci est fermement décide à rester dans les coulisses!!!
Nous faisons part avec désepoir de notre problème à la responsable du plateau qui nous envoie dare-dare avec notre ami défiguré chez la meilleure maquilleuse de la maison.
Apres avoir tiré une tête de dégout à la vue de la chose, celle-ci attaque courageusement un travail de camouflage choc: pinceaux, cotons-tiges et bouts d'ouate gratouillent, appliquent et répartissent tous les fonds de teint de son étalle... Lorsque celle-ci nous montre avec fierté le fruit de son labeur, nos visages se décomposent aussitôt à la vue effroyable de ce gigantesque champignon atomique.
C´EST ENCORE PIRE QU´AVANT!
Gardons notre calme, tout n´est pas encore perdu! Nous retournons alors en meute, avec notre défaite, à la direction de la télévision bolivienne qui nous propose une ultime solution: placer Raphaël devant le bureau du présentateur en ne montrant que son flanc gauche durant toute l´interview.
SOULAGEMENT INTEGRAL...
Un sourire même s´imisce sur la bouche de notre directeur de la communication nouvellement promu, qui reprend ses esprits. Nous nous dirigeons tous vers le plateau et gagnons nos places respectives, Bulle, Bernard et moi l´instrument en main, et Raf le micro-cravatte et l'oreillette ajustée!
3-2-1 C´EST PARTI...

23h00, le soir même. Nous voila tous les quatres vautrés dans notre salon ritzien, impatients, la télé allumée...
Et lorsque finalement nous nous voyons de l'autre cote de l'ecran: c'est le fou-rire generalisé. Le chef-monteur semble s'en etre donné à coeur joie pour camoufler cette pustulance labiale, tentant le tout pour le tout: fondues enchainées, floues artistiques, découpages, recollages, dégradés et camaieux d'images, allant même jusqu'au dedoublement de la personnalité!!!

Nathalie.