19 avril, 2006




¿TANGO? ¡TANGO! - 9 avril 2006

Qu'il est bon de flâner dans les rues de Buenos Aires! Après sept mois de voyage et de déracinement, la capitale argentine aux allures parisiennes nous fait l'effet d'un parfum retrouvé: petites rues pavées, nombreuses terasses de bistrots qui débordent sur chaque trottoir, squares et parcs des quartiers chics à la hausmann (où l'on retrouve certaines banques françaises). On s'y croirait! Les porteños (habitants de Buenos Aires), se targuent même d'avoir eux aussi leur champs-élysées flanquées d´une obélisque!

La lumière qui arrose les quartiers de cette ville est belle. Elle rappelle celle des villes de l'Europe du sud lorsqu'elle vient embraser les façades colorées des maisons au soleil déclinant. Il faut dire que cette lumière est une lumière d'automne. Les robes semi-légères des femmes argentines sont là pour le rappeler, elles appartiennent encore à l'été qui vient juste de se terminer.

Mais les porteños peuvent se vanter à juste titre de posséder quelque chose qui est bien à eux: le tango! Au risque d´entretenir le cliché qui saute à l'esprit lorsqu'on ressort l'Argentine et Buenos Aires de l'imaginaire collectif: les argentins dansent effectivement le tango, ils adorent le tango, sont fiers de leur danse nationale et la dansent même de plus en plus semble-t-il!

Nous sommes impressionnés de constater que sur les places de certains quartiers de la ville, des danseurs, professionnels ou amateurs (cf. photos!), se lancent et s'enlacent au son d'une milonga diffusée d'un lecteur CD portatif, pour le plus grand plaisir du public (à majorité autochtone). Un peuple qui danse dans la rue est un peuple qui va bien! Nous repensons à ces musiciens amateurs chinois rencontrés un dimanche de décembre dans le parc de Chengdé, qui se réunissaient pour pousser la chansonnette au son du violon traditionnel (http://musiquevagabonde.blogspot.com/2005/11/chengde-24-novembre-2005-legende-des.html#links). Ou encore -et toujours en Chine, ces vieux papis si touchants de Jinghong au Yunnan, qui dansaient au ralenti autour d'un arbre de la place centrale à la nuit tombée. Pourquoi diable avons-nous perdu la danse sur les places des villages de notre vieille Europe? Allez, nous avons peut-être bien encore les bals organisés, mais plus rien de si frais et si spontané que ces cercles improvisés d'amateurs de tango qui se soutiennent et s'encouragent mutuellement. Ils ont cela dans la peau, la danse fait partie de la vie ici!

Le tango que nous retrouvons un soir dans un bar sombre de la ville nous renvoit davantage à ses origines: une danse sensuelle sinon érotique qui se fixe dans sa forme près des bordels et des quartiers "chauds" de la ville, sur les quais du port notamment, à une période (debut XXème) où l'immagration massive des latino-européens (Italie, Espagne...) portait la population masculine a plus de 70% de la population totale du pays!...

Je dois quand même ajouter pour conclure que cette danse nous semble être extrèmement compliquée: une succession de pas parallèles, ponctuée de figures acrobatiques et audacieuses, qui contraignent Nathalie à plonger sous la table à chaque fois que le danseur professionnel cherche du regard une femme à inviter dans la salle!

Raphaël.

Plus d'infos sur le tango:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tango_argentin
http://www.offjazz.com/ds-tang.htm