01 juin, 2006

LA FLUTE A BEC A AREQUIPA - fin mai 2006

Il est surprenant de découvrir à quel point, même au bout du monde, on est susceptible de rencontrer des flûtistes à bec! Je m'excuse auprès des habitants d'Arequipa de considérer leur bourgade comme le bout du monde mais, venant de Belgique, ce n'est tout de même pas la porte à coté! De plus, nous n'y arrivons pas sans déboires. Il faut accepter de se prendre quelques pierres sur la tête (cf plus bas l'aventure en bus "Flores"). Tout ceci dit: le jeux en vaut la chandelle, nous reviendrons dés que nous le pourrons!!

La ville est charmante. Elle offre au visiteur son lot de maisons coloniales, tantôt blanches ou vivement colorées, toutes très bien restaurées. Ce petit paradis terrestre se situe pourtant sur une plaque sismique en activité! Combien d'églises et de maisons ont été construites et reconstruites au fil du temps. En 2001, un terrible tremblement de terre ravage encore une fois une grande partie des habitations de la ville. Plusieurs fois par jour, les mouvements du sol nous rappellent qu'il ne dort pas d'un sommeil très paisible à Aréquipa! En ce qui me concerne, à chaque fois que je sens le moindre grésillement sous mes sandalles: bran-le-bas de combat, alerte rouge, je m'encoure à toute allure sous un porche sécurisé, une poutre solide ou un battant de porte! Les habitants de la ville, habitués à ce quotidien un peu mouvementé gardent leur sang froid et continuent leurs activités, sans même plus y prêter attention.

Alejandra Lopera et son mari habitent dans une splendide demeure qui surplombe la ville. C'est ici même que la flûte à bec résonne quotidiennement et qu'un magnifique clavecin trône dans le salon. Une belle chambre d'amis nous est réservée et tenez-vous bien... la nouvelle qui transforme notre séjour: on a TV5 dans la chambre!
Il faut quand même faire bonne figure devant nos hôtes et ne pas rester vautrés trop longtemps devant la chaine francophone, ni oublier la perspective du concert au centre culturel allemand le lendemain de notre arrivée.

Le jour venu, un camion des plus ruraux (le stade juste avant la moissonneuse-batteuse) vient embarquer le clavecin pour l'acheminer à l'auditorium...

Grâce à la campagne de publicité soutenue opérée par Alejandra (émission télé, affiches dans toute la ville, conférence de presse...), les gens affluent en masse pour venir écouter nos arabesques baroques et autres volutes d'époque. Toutes les salles attendantes ont dû être ouvertes (bibliothèque, galerie, patio) pour augmenter la capacité d'acceuil! Ceci ne suffit malheureusement pas, et 5 minutes avant notre entrée sur scène, les gens se battent encore aux grilles d'entrée qui avaient dû être fermées pour des raisons de sécurité.

Le dernier soir, alors que je me réjouissait de profiter une dernière fois de TV5, me voila embarquée dans une n'ième masterclasse de flûte à bec à laquelle je ne peut bien sûr me soustraire... Les trilles, seconds doigtés et technique du pouce auront finalement raison des distractions de la télévision!

Nathalie.